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22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 17:06

Je suis l’égocentrique

Paré d’échos lubriques

Un court-circuit de nerfs

Paré d’échos divers

Rien qu’un légo unique

Au jeu de l’uni vers

Me reconnaissez-vous ?

Avoue grand méchant Nous !

Je suis l’ego centrique

Rien qu’un écho logique

De tous vos maux divers

Me repais et prospère

De vos tristes topiques

Au jeu désuni vers

Me reconnaissez-vous ?

Avoue, grand méchant Nous !

Je suis l’ego centrique

Qui sans prise de risque

Qui sans prise de terre

Vous attache et vous fixe

Vous lie et vous altère

Nerfs et cervelle à vif

Me reconnaissez-vous ?

Avoue, grand méchant Nous

J’oppresse et intoxique

Je danse et exaspère

Insomniaque viatique

Qui vous raréfie l’air

Dans les cages thoraciques

Je suis Caïn, ton frère

Me reconnaissez-vous ?

Avoue, grand méchant Nous !

Je suis l’égocentrique

Tout en échos ludiques

Un court-circuit de nerfs

Tout en échos divers

Rien qu’un légo unique

Au jeu désuni vers

Me reconnaissez-vous ?

Avoue, grand-méchant Nous !

Je dis : rouge, tu dis : vert

Je dis : air, toi : contraire

Couleurs complémentaires

Nous sommes Caïn, mon frère

Nous sommes égocentriques

Somme ad hoc de nos hic.

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 12:12

Le ver est dans le fruit !

Le ver est dans le fruit ?

Certes, mais la faute à qui?

Ah Mourir !

Mourir de ne pas nous entendre

Mourir de ne pas nous comprendre

Mourir de chacune de nos offenses

Mourir davantage que tu ne le penses

Le ver est dans le fruit

Je, tu et il

Ah Mourir !

Mourir taris de mots

Mourir accablés de nos maux

Mourir stupides, parfaitement idiots

Mourir pour nos fiers idéaux

Le ver est dans le fruit

Je, tu contre ils

Ah Mourir !

Mourir à moi sans renaître en toi

Mourir sans bienveillance

Maîtres de cruauté, cette science

Mourir en soi, mourir de sang-froid

Le ver est dans le fruit

Je tue « ils »

Tombés sur un champ de bataille familier

Au milieu des cartouches qui chacune font mouche

Touchés par les mots dits de nos bouches

Tués, nous nous sommes à coup sûr tués

Le ver est dans le fruit

Le « Je » n’est jamais qu’une île

Nous mourrons comme un guerrier tué par son frère

Nous mourrons désertés comme sans père ni mère

Nous mourrons prisonniers dans nos propres frontières

Nous mourrons de nos seules identités propriétaires

Le ver est dans nos fruits

Je, tu versus autrui

Nous mourrons ravagés sans prononcer une seule prière

Nous mourrons effrayés par nos propres colères

Nous mourrons effacés de la terre

Nous mourrons d'agoniser et se taire

Le ver vit dans nos fruits

Ennemis plus que frères

Nous mourrons d'attente sans suite

Nous mourrons comme le ciel se vide

Nous mourrons taris de larmes

Nous mourrons tout à fait calmes

Le ver se nourrit d’une société malade

Reprendre le dur métier de vivre

Nous mourrons dans nos limites

Nous mourrons à nos possibles

Nous mourrons à nos sensibles

Nous mourrons dans nos faillites

Nous mourrons en connaissant la cible

Je, tue, il

Le ver vit dans l’esprit de celui qui nous tient pour ennemis.

Qu’avons-nous fait, qu’avons-nous négligé, méprisé, humilié, autrefois, hier, aujourd’hui pour être ainsi haïs ?

La minute de silence s’éternise, un frisson me parcourt.

Au nom des génocides, ethnocides, au nom des colonisations religieuses, économiques, politiques, au nom de l’esclavage, de la déportation, de l’exploitation des plus faibles à travers tous les temps, apprendrons-nous quelque chose, l’essentiel, des uns des autres ?

En relisant la Bible, je retiens : « … aussi je ne porterai pas sur toi… »

Je ne crois pas en Dieu mais en la sagesse, la justice, l’équité et les raisonnements ainsi engendrés.

Je ne crois pas à la vengeance, aux déferlantes haineuses, au simplisme caricatural. Je sais qu’il faudra vivre. Il faudra vivre avec ces blessures.

Je ne sais que cela.

Vivre et non pas survivre.

Il nous faudra l’apprendre.

Un seul cri :

Mangez des fruits, des fruits gorgés de soleil, de chair vivante et savoureuse, de beaux fruits ronds et sains. Savourez et partagez cet été. D’autres saisons viendront et nous accueillerons les fruits de chaque saison !

NB :

« …Tout bon arbre porte de bons fruits

Mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits… ».

(Matthieu, 4)

« Des méchants vient la méchanceté dit l’ancien proverbe.

Aussi je ne porterai pas la main sur toi. Car chaque arbre se reconnait à ses fruits. »

(Samuel, 24.13)

« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bénignité, la fidélité. »

(Galates, 5.22)

« Mais quelqu’un dira :

- Toi tu as la foi ; et moi j’ai les œuvres.

- Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai la foi par mes œuvres. »

(Jacques, 2.18)

PS :

Veuillez s'il vous plait pardonner ma maladresse.

Je la connais et je la déplore (aussi!).

V.V

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9 juillet 2016 6 09 /07 /juillet /2016 06:44

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

Contre la mienne,

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

Quoiqu’il advienne

Manque de peau

Manque de peau

Sacrificielle !

J’aurai tes os

J’aurai tes os

Sur un autel,

J’aurai tes os

J’aurai tes os

Mais à défaut

J’étale tes mots

Ces flots de mots

Superficiels

Je les relie

Je les relie

Fagots idiots,

Et je bâtis

Et je bâtis

Ce long rafiot

Prenne-t-il l’eau

Prenne-t-il l’eau

Cicatricielle !

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

Et ses couleurs

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

De roucouleur

Comme un tricot

Comme un tricot

Qui se démaille

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

Et ses écailles

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

Serpent corail

Pâle camelot

Pâle camelot

Homme de paille

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

D'épouvantail

J'aurai ta peau

J'aurai ta peau

Tes funérailles

Faux angelot

Faux angelot

Vrai incendiaire

J’aurai ta peau

J’aurai ta peau

Grâce à mes mots

D’eau et d’air

Et je remplis

Et je remplis

Mes canadairs

Faux angelot

Faux angelot

Vrai incendiaire

J’ai eu ta peau

J’ai eu ta peau

De monte en l’air,

J’ai eu ta peau

J’ai eu ta peau

En un éclair

Petit brûlot

Petit brûlot

Tu manques d’air

J’ai eu ta peau

J’ai eu ta peau

Sans sanctuaire,

J’ai eu ta peau

J’ai eu ta peau

Ne sais qu’en faire

Comme c’est ballot

Comme c’est ballot

Toute cette affaire !

Plus rien à faire

Plus rien à faire

De toute ta peau

Plus rien à plaire

Plus rien à plaire

L’ami falot

De toute ta chair

De toute ta chair

En rocking-chair

Ta peau, mon cher

Ta peau, mon cher

Plus rien à plaire

Ta peau, mon cher

Ta peau, mon cher

Vrai, m'indiffère.

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 18:59

D'abord la maison basse frangée de glycine.

Puis le jardin qui bascule dans l'ombre du soir.

Là, sous la pluie, le marronnier secoue des brassées de fleurs blanches.

Plus loin les aubépines exhalent des effluves de miel. Haleine embaumée.

Là-bas, des arbres frêles se penchent sur les marécages ; tout mousse dans l'eau laiteuse ; un bateau tangue.

Invisibles, les rossignols vocalisent, les grenouilles s'égosillent, l'herbe reverdit sous la pluie. Nos oreilles boivent les chants de la nuit.

Tu me tiens par les mains. Tu me tiens par les hanches comme le jardin balance.

Je navigue immobile entre tes épaules. Etreintes interminables.

Tu m’invites et je te suis dans la nuit.

Nos pas joyeux giclent dans le bocage. La terre détrempée aspire et relâche nos bottes en succions successives. Ca et là, des gerbes de plantes jaillissent jaunes et luminescentes, des vers luisants jettent des éclats brefs.

Je lèche tes joues, tes paupières et ton ventre. Je t’enveloppe de ma langue, je t’ensalive tout entier, je t’avale en mon palais. Le quatre-quarts fond dans ton nombril, ruisselle, lait sucré et se mêle au goût de tes chairs tendres.

Je m’introduis dans ton oreille, te lape. Je prends ta bouche, explore ton cou jusqu’à ce que tu me prennes à ton tour.

Je te veux. Je suis à toi et te chevauche. Tu me pénètres, m’ouvres et je m’écartèle souveraine.

Tes mains me lissent et me torturent, je te mords, mon trésor.

Tu rugis et je te maintiens. Je m’impose à toi, redouble douce et féroce. Je sonne, bourdonne, carillonne, résonne à toutes tes pores. Tout bruisse, frémit, vibre, palpite, cœur énorme, veines pleines de désir pur, de joies sans cesse nouvelles.

Je te couve des yeux, te caresse, t’étreins sans fin comme tu me souris à l’infini.

Je te découvre ma merveille, je t’invente mon trésor et te recouvre de mon être tout entier.

Nous nous quittons tout à la joie de fuser ensemble en pensée.

Je ne cesse de te chercher, fébrile. Tu me trouves de temps à autre en des lieux de hasard.

Sans toi je deviens imbécile, imprudente. Je te fuis, fais tout pour t’oublier voire te remplacer. En vain. L’autre est fade, ne remplace rien, n’apaise rien, divertit peu et laisse mon manque de toi entier.

Je bascule dans le jardin.

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 20:27



 

 

 


Le temps glisse furtif sur les jardins ébahis
Le temps glisse, lentement esquisse sa fuite
A mesure que sûrement se déverse la nuit
Les fils de pluie en tombant grisent et se blanchissent


Le jardin extatique murmure sa solitude
Recueillement, attente et plénitude
Le jardin qui vacille pleure ses enchantements
Rires et jeux des enfants, enlacements des amants


Le jardin respire doucement tout en reverdissant
La pluie le nourrit tandis que la nuit le veille
Le jardin balance sous tous ces épanchements
Le halo des luminaires partage son sommeil


L'espoir palpite à travers les herbes et les cèdres
A cette conscience je donne tout ce que je possède
Au ciel rosi j'abandonne ma nature inquiète
J'entends, j'écoute comme tout se vit et se célèbre


Je glisse furtive sur le fil d'une nuit d'hiver
Je glisse furtive sur la surface de cette terre
Végétale, animale mais plus très humaine
J'attends, j'espère que le seul vrai règne advienne

 


Je suis jardin ébahi, jardin sous la pluie
Je suis jardin vivant qui vacille dans la nuit
Je suis l'herbe verte fraîchement nourrie
Je ne suis ni triste ni gaie, simplement je suis.

 

 

 

 

V.V

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 20:22

 

 

 


Nuit de palmier, nuit de napalm
Les ombres se profilent
Le ciel bleu curaçao dégouline
Sur tout ce qui survit

Nuit de mort lente, nuit de mort fine
Les ombres nous assassinent
Le cœur en sang déjà fibrille
La douleur se durcit

Nuit de mort sûre, nuit de mort fée
Les ombres momifiées
L'ennui partout nous envahit
La vie goutte à goutte se raréfie

Nuit déliquescente, nuit de notre silence
Les ombres se vengent
Le ciel noir sur nous s'abat
La douleur nous broie

Nuit de rancœur, nuit sans pleurs
Les ombres nous corrodent
Le ciel injurié nous renvoie nos reproches
Notre amour se meurt

Nuit de nos guerres, nuit de l'orgueil
Les ombres nous maudissent
Nos cœurs déchirés agonisent
Notre âme s'endeuille

Nuit de touffeur, mourir d'horreur
Les ombres des saigneurs
Mourir sans clameur, mourir sans honneur
D'une guerre inopinée sans gloire ni vainqueur

Mourir de ne pas nous entendre
Mourir de ne pas nous comprendre
Mourir de chacune de nos offenses
Mourir davantage que tu ne le penses

 

Mourir taris de mots
Mourir accablés de nos maux
Mourir stupides, parfaitement idiots
Mourir pour nos fiers idéaux

 

Mourir à moi sans renaître en toi
Mourir sans bienveillance
Maîtres de cruauté, cette science
Mourir en soi, mourir de sang-froid

Tombés sur un champ de bataille familier
Au milieu des cartouches qui chacune font mouche
Touchés par les mots dits de nos bouches
Tués, nous nous sommes à coup sûr tués

Nous mourrons comme un guerrier tué par son frère
Nous mourrons désertés comme sans père ni mère
Nous mourrons prisonniers dans nos propres frontières
Nous mourrons de nos seules identités propriétaires

Nous mourrons ravagés sans prononcer une seule prière
Nous mourrons effrayés par nos propres colères
Nous mourrons effacés de la terre
Nous mourrons d'agoniser et se taire

Nous mourrons d'attente sans suite
Nous mourrons comme le ciel se vide
Nous mourrons taris de larmes
Nous mourrons tout à fait calmes

 

 

Nous mourrons dans nos limites
Nous mourrons à nos possibles
Nous mourrons à nos sensibles
Nous mourrons dans nos faillites

Nous mourrons en connaissant la cible.

 

 

 

 

 

 

V.V

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 20:10




Réveillée par le même passereau de l'avant-aube en ce matin du dimanche 6 décembre, je m'activais à la propreté de l'appartement deux heures durant avant que le "jour" ne se lève.
Il convenait de nommer "jour" cette lueur blanchâtre qui "éclairait" le ciel de ce matin d'hiver bougon, grognon comme on en fait peu.
Soudain, tandis que les sols séchaient, ma nuisette rouge me collant à la peau, je surpris l'instant et tentais de le décrire. Du matin jusqu'au soir je guettais ce dimanche semblable à bien d'autres dimanches sans fin.

Ce dimanche au présent :


La lune poreuse boit en transparence
Les forces bleutées du matin souffreteux
Peinant à naître, la lune s'étale peu à peu
Tout se tait, les forces en présence se concentrent


Les pigeons croisent leurs ombres noires
En diagonales raturant l'espace vierge
Les nuages s'amassent bourgeonnant à l'ouest
Tout se tait, tout semble vouloir s'accroître


La demi-lune pâle se gonfle, enfle
Suspendue haut dans la craie du ciel
Quelques arbres dressent leurs squelettes maigres
Aux bouts desquels palpitent ovales et fière

 

 

De rares pépites vertes dévorées d'or
L'automne humide résiste sans fièvre
A l'offensive douce d'un hiver mièvre
La lune claire doucement s'évapore


Le ciel comme un mal blanc s'avance
Blêmissant, asphyxiant toute lumière
Le vent se lève, les oiseaux se terrent
Les feuillages palpitent ensemble


De larges gouttes s'écrasent sur les tuiles
Orangées, le temps des horloges semble
S'arrêter, pour livrer à décembre
Cet interminable dimanche inutile


Les fenêtres des maisons s'éclairent
Qui dans la cuisine, qui dans le salon
Une guirlande jaune, bleue et rouge pend
Du plafond jusqu'au parquet clair


Derrière une fenêtre, dressé un petit voilier
Tache de blanc l'espace sombre délimité
Des figures grises, blanches, rouges s'étreignent
Lentement des voitures se traînent


Des passants en anorak tendent leurs parapluies
Le flot de la circulation reprend plus hardi la route
Des femmes traînent des valises à roues
Un journal mouillé, arraché, se plie et se replie


Esquissant d'improbables formes animales
La pluie crisse, trisse dans les couleurs des phares
Chapeau, bonnet, écharpe, cache-nez parent
Les passants dans leurs parades dominicales


La nuit s'abat noire sans aucun bruit.
Dans toutes ces rues que de vies
Se suivent, se quittent, s'évitent
En sempiternelles poursuites


La fenêtre de la chambre ouverte
S'emplit d'un air frais humide
Je souffle mon haleine contre la vitre
Et sculpte dans la buée une silhouette


La chatte esquisse un jeu bref entre le rideau
Et la plante géante puis se dédie et disparaît.
Les journées de mon enfance secrète avaient
Ce même goût d'abandon à l'observation



Le ventre noué, j'inventais des jeux silencieux
Je priais d'absentes madones, d'invisibles dieux
Je chantais, me faisais rire, pleurer à volonté
Devant des miroirs où j'apparaissais démultipliée

 

J'attisais le silence, je pactisais avec l'Indicible
Je tapissais l'Absence de vivantes forces, de grands mystères
J'étais humble religieusement, j'étais solitaire et fière
J'avais peur sans oser l'avouer, j'avançais si fragile


Un jour, Kennedy est mort à la télé, et on m'a fait taire
Un jour, Angela Davies a été menottée et les black panthers
Un jour, un gros homme borgne parlait pour les présidentielles
Un jour, j'ai été enlevée par les extra-terrestres à Noël


Un jour, je voulais aller à l'île de Pâques à la Pentecôte
Traverser le triangle des Bermudes à faible altitude
Achever les châteaux de Louis II de Bavière en pierre dure
Interdire la viande saignante, les endives et les carottes


Un jour je voulais être médecin Sans-Frontière au Biafra
Je voulais que mon voisin Anselme joue avec moi et m'aime
Je voulais que ma mère revienne après sa mort et m'emmène
Je voulais habiter Hosanna, être fiancée à Ché Guévarra


 

 

Chanter "Satisfaction", "Paint it black" with Mick Jagger
Garder en vie pour moi toute seule Chet Baker
Danser toute nue sous des bananes comme Joséphine Baker
Écrire "Les Misérables", dire la messe, peindre en rouge et vert


Un jour je voulais être orpheline complètement
Et supprimer le statut de parents définitivement
Je voulais être Reine de La Nuit ou Reine des Neiges
Je voulais qu'au moins une personne me comprenne


Maintenant je veux que les garçons soient des gâteaux
Qu'ils me regardent et qu'ils m'aiment
Je les ferai sans trop de crème
Je les regarderai lever et cuire dans mon fourneau


Je couperai de belles portions tous les matins
Et tous les jours je mangerai à ma faim
J'inventerai la recette du gâteau de Chet
Je recevrai le prix Nobel de la Fée Clochette.

 

 

 

 

 

V.V

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 20:04

 

 

 

 

 

La très chère était toute rose de joie
Savourant de son amant les doigts
Longs, ronds comme des biscuits fondants
Tendres, rudes, fouillant et émouvant


Ses mouillantes intimités soudain initiées
Aux régals glissants, aux baisers mordants
S'inondaient profondes de désirs insolents
Sa bouche gourmande murmurait : « Assez,


Prends-moi vite, prends-moi tout de suite
Entre en moi fort, entre dans mon port
Entre en moi tandis que je palpite
Entre en moi comme une petite mort


Prends toutes mes bouches de ta bouche
Que ta langue érafle mes tétins encore
Tout mon corps se cambre, se tord
Mon ventre te suit, mes hanches t'épousent


Je te veux, toi, je languis, je vagis doucement
Je te veux bel épieu planté dans ma gangue
Je te veux bel avion enfoncé dans mon triangle
Je te veux baobab nabab dans mon palais d'orient


Je m'affole, je raffole, je me donne, tu te donnes
Une mort sûre, une mort lente, la dissolution extrême
De nos cristaux vivants, de nos âmes le requiem
Je veux qu'au creux de moi, entier tu t'abandonnes


Je contemple toutes les damnations éternelles
Aux quelles je me voue, recueillie, fidèle
Je veux encore fondre, luire dans ton firmament
Éclater, me fendre mûre, sourdre dans tes torrents. »


La très chère murmure encore : "je t'attends".

 

 

 

 

 

 

V.V

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 18:58

 

 



Pleurer, pleurer doucement, lentement avec application, entêtement
Pleurer sans peine, pleurer des moissons d'oraisons
Pleurer en infinies litanies
Pleurer l'inaccompli

Rouler des larmes sans tambours ni trompettes
Pleurer sans bruit, pleurer sans cesse.
Un jour sans pluie, pleurer contre le ciel bleu
Pleurer l'amère saveur, la douceur de mon aveu.

Pleurer l'absence de toi, l'absence de Dieu.
Rager contre cette pleine et entière évidence
Rager contre toutes les infertiles présences
Prier les dieux païens à en crever les cieux

S'enrayer la gorge pleine des baisers de ta bouche
Rougir, Rugir de ce tout désir qui me touche
Désirer, désirer sans toi, te reprocher d'inexister
Roi qui ne règne pas et ne cesse de me gouverner

Je bois autant qu'ils m'animent tous tes profils
Et je ne sais plus qui s'exile, qui demande asile
Et toi jeu fragile, tu sembles la réponse à la question facile
Tu me réponds dans l'accroissement de mon souffle immobile

Toi, l'ange des certitudes, tu sembles tantôt m'apprivoiser tantôt me défier
Erg subtil, reg émotif, sublime asile où je semble m'aliéner.
Je te sens frissonner d'extase, exquis fuyard de mes fantasmes
Tu souris quand je me creuse, tu te loves dans mes replis d'âme

Tu t'inscris dans ma mémoire
Tu ériges mon espoir
Et je ne sais plus qui de nous parle,
Tout ton silence fait tant de vacarme

 

 

Et je ne sais plus qui de nous choisit
Qui de nous écrit
Dans mon désir je puise
Dans mon désir je m'épuise

Je te sens surgir en mille lieux, au cœur de moi, en plein milieu
Omniprésent, silencieux, exigeant, douloureux, sans relâche amoureux
Je te devine, tu te dessines, tu t'imprimes dans ma mémoire en creux
Je te parle, tu me charmes, tu regardes, tu vois à travers mes yeux

Tu chemines sur ma raison, tu montres à quel point je t'appartiens
Tu désignes les faux-semblants, je rebondis sur ces regards qui ne sont pas tiens
Tu m'habilles d'un rien, tu me déshabilles surtout, je ris d'un rien, je souris surtout
Nous habitons nos riens, nous annihilons un à un nos tout

Ensemble nous voyellons, nous cueillons des étoiles et des perles
Nous renaissons de plaines en pluie, d'océans en rivières
Tes yeux surveillent le silence tout autour de mon ventre
Tu me frôles, je me dévide, contre toi je tremble et me recentre

La chair de mes fruits mûrit dans ton souffle, patiente
Tu me bois noyée, sucrée, chaude et fondante
J'étreins un à un tous tes nuages
Tu te glisses en moi d'orage en orage.

Tes mains essoufflent mes seins
Tes reins épousent les miens
Tout mon corps se distille
Calice, pistil, étamines

Sépales, pétales, tout s'envole
pâles corolles
Tout résonne, tout carillonne
Tout sonne

En diffus angélus
Tout rayonne
Tout horizonne
La même latitude

 

 

 


Tout se rejoint
Tout s'étreint
Tout est plein
Tout est serein

Je te tutoie
Toi
Je me rudoie
De mes seuls doigts

Tu me baises
Et tu me désertes
Tu m'habites
Et tu me vides.

Tout me laisse
Tout se dresse
Quoique je fasse
Toute à la masse

Toute à la messe
Mes seins mes fesses
Toute à la masse
Toute à ma masturbation...

Ensemble nous voyellons
Nous cueillons...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

V.V

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 18:49

 

 

 


Ce matin, j'ai franchi les murs couleur de lièvre
Aussi vive qu'un furet, comme une vivante alerte
Mon cœur lézard cherche de la tête la chaleur des pierres
Fièvre, Fièvre, vite, murmure-t'il avant que le jour se lève.


L'oiseau de l'aube découpe le silence de ses précis cui-cui
Dans le halo lumineux du réverbère s'égoutte lente la pluie
Ma vie sûre, lucide s'éveille, ma vie ou mon envie bondit
Nous déciderons du jour puisque nous avons défait la nuit

 


Tout ce désir de vivre nous livre vibrants à l'Advenir
Fragiles, impérieux et téméraires, Tout ose, Tout risque
Nous remisons la peur pour nous emparer du monde de nos mains petites
Nous sommes des géants pépiant de nos gorges joyeuses de petites filles


Nous quémandons tout, bec ouvert, notre provende affective
Lièvre, furet, lézard, passereau, nous mêlons nos salives
Hallucinés de nos faims, nous clamons nos "J'exige"
Qui nous guident, nous dirigent et nous motivent


Nous connaissons l'heure comme de parfaites machines à vivre
Nous nous éveillons matin dans la chaleur de nos plumes
Nous remisons le chagrin et la peine à la lumière de la lune
Nous espérons chaque jour que notre amour nous délivre

 

Nous sommes tendres et seuls dans notre nuit noire
Nous sommes frissonnants d'espoir car nous voulons voir
La magie d'un baiser à nos cœurs avant que le jour meure
Nous sommes fragiles et patients, nous travaillons avec ardeur

 


Nous faisons monde de nos vies, de nos morts, de nos paix, de nos guerres
Nous sommes si vivants, mon cœur, sans seulement en connaître la raison
Nous aimons, nous le clamons, nous l'avouons à chacun de nos abandons
Nous voulons l'amour, l'amitié, encore, et jamais nous ne saurons nous taire.

 

 

 

 

 

V.V

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